Lundi 14 septembre
Aujourd’hui nous partons pour l’Australie ! Nous profitons de nos dernières heures en Indonésie pour… faire l’évaluation de math ! Et oui les prochains 3 jours nous partons visiter les parcs nationaux autour de Darwin et nous n’aurons pas la possibilité de faire l’école.
Le vol vers Darwin passe rapidement. Ce vol est le premier que j’ai acheté il y a presque un an, un peu comme la première pierre d’une maison. Il m’avait coûté moins de 80€ pour Max et moi 45kg de bagages inclus. Il faut dire que Air Asia est une low cost et le trajet dure moins de 3h.
L’aéroport de Darwin est tout petit et il n’y a juste rien à part (heureusement) un distributeur d’argent. Il est 20h30 quand nous sortons, il faut dire que le passage de la douane est loooong, la plupart des bagages sont vérifiés : il est interdit de faire rentrer de la viande, des graines ou des légumes en Australie. Mes chips, elles, passent sans problème.
Comme nous avons loupé le shuttle, nous prenons un taxi pour aller à l’hôtel. C’est plutôt un motel, qui coûte le même prix que notre superbe hôtel de Sanur : bienvenue en Australie où tout coûte très cher.
Il est déjà 21h et nous n’avons pas diner… Nous passons au supermarché pour acheter quelques snacks mais devant les charcuteries et le fromage nous décidons de ne pas aller au resto mais de nous faire de bons sandwiches. Max est aux anges de pouvoir manger de la saucisse !
Quand nous allons nous coucher, il est 22h30 passé et il fait encore très très chaud. L’air conditionné fait un bruit de camion et je décide de l’éteindre et alors nous crevons de chaud… Arghhh la nuit est courte et longue à la fois !
Mardi 15 septembre
Nuit mauvaise et courte autant pour moi que pour Max. Et quand le réveil sonne à 6h je ne suis pas de très bonne humeur. Mais pas le temps d’y penser, notre guide pour les 3 prochains jours vient nous chercher dans moins d’1h : petit déjeuner (très léger) et bouclage des valises.
Guy est là avant l’heure ! Très bonne surprise, il est français naturalisé australien, il nous met tout de suite à l’aise. Notre bus 4×4 fait très aventurier et 2ème bonne surprise nous ne sommes que 7 touristes au lieu des 16 qu’il y a habituellement. Gail et James, un couple de retraités anglais, Jess une jeune anglaise qui travaille à Perth et Ester et Diego, un couple d’espagnols.
Direction le parc de Lichfield qui se trouve à un peu plus de 200km de Darwin : à coté quoi ! Notre premier arrêt est pour les termitières géantes. La première fait plus de 6m de haut et a une cinquantaine d’année (estimation). C’est une termitière dite « cathédrale ». A l’intérieur vivent plusieurs millions de termites et une seule reine. Celle-ci fait environ 20cm de long, et plusieurs de large, elle a une espérance de vie de 18 ans ! Sa seule occupation : pondre jusqu’à 30 000 œufs par jours. Mais ce que l’on voit n’est que la partie émergée, sous terre il y a des centaines de mètres de galeries.
Celles ci ont plusieurs rôles, pour les termites elles permettent la « climatisation » de la termitière, et oui il fait constamment 28 degrés et 70% d’humidité mais elles ont un rôle très important pour l’écosystème grâce à elles permettent une bonne circulation de l’eau dans les sols. Sans elles, il y aurait 30% de moins d’arbres autour, ce qui est d’un côté assez étonnant car c’est d’herbe et de bois qu’elles se nourrissent !
De loin les termitières paraissent très fragiles mais quand on les touche c’est de la pierre super dure ! Les termines prennent la terre qu’elles mélangent à leur salive puis laissent le mélange « cuire » au soleil. Ces constructions résistent aux cyclones, qui dans la région, peuvent atteindre 350km/h et aux feux de forêt. Les australiens les utilisent parfois pour faire des briques.
Quelques mètres plus loin, nous découvrons des dizaines de termitières assez différentes de la termitière « cathédrale », elles sont toutes plates et leur face la plus large est toujours orientée vers le sud. D’où leur nom : termitière magnétiques. Elles sont habitées par les termites boussoles (!!!), espèce endémique du territoire du nord.
Retour dans notre bus 4×4 et direction une très jolie cascade où nous pouvons nous baigner.
Max n’est pas trop rassuré car il y a beaucoup de crocodiles dans la région, j’ai beau lui dire que cette cascade est sûre, il refuse de s’éloigner à plus de quelques mètres du bord. Et moi ? Et bien l’eau est trop fraîche ! Il fait 40°C dehors mais l’eau ne doit pas être à plus de 22 : pas assez chaud pour moi !
L’après-midi nous rencontrons un aborigène, Graham, qui nous présente quelques rudiments de sa culture. Tout d’abord il nous montre dans la forêt divers arbres et nous explique qu’ils servent pour certains à faire des médicaments, d’autres à faire des instruments de musique et en particulier le didgeridoo. Il nous en fait d’ailleurs une démonstration et nous propose ensuite d’essayer nous même.
Max est le seul à réussir : je suis très impressionnée. Il nous explique aussi que chez les aborigènes il n’y a pas d’écriture, tout se transmet à l’oral et souvent sous forme d’histoires. Il y a également de très nombreuses règles de vie, en particulier un homme et sa belle mère ne s’adressent jamais la parole directement. S’ils doivent communiquer, ils passent systématiquement par un tiers, souvent un oncle et s’ils se croisent, ils font semblant de ne pas se voir ! NO COMMENT
Ils nous racontent encore beaucoup de choses mais je ne comprends pas tout, il parle très très vite avec un fort accent australien et il fait trooooop chaud !
Nous retournons au bus, direction le billabong Corroboree. Un billabong est un trou d’eau en Australien, et celui ci est connu pour sa très forte concentration en « salty » qui est un crocodile marin qui a la particularité de pouvoir sauter hors de l’eau de la longueur de son corps ! D’autant plus dangereux que même s’il est marin, on le trouve également dans les rivières et les étangs d’eau non salée. Max en a très peur et dans le bateau il s’assoit au milieu, au plus loin des bords. La balade commence tranquillement et notre guide nous montre divers oiseaux,
le paysage est très beau et le billabong est plein de lotus. Mais nous ce que nous voulons voir ces des crocodiles ! Après 45 minutes de navigation toujours rien, même Max est un peu déçu, quand tout à coup nous repérons sur le rivage un grand « salty », notre skipper s’en approche au plus près, il est très impressionnant avec sa gueule grande ouverte
(et couverte de dent très pointues). En tout nous voyons plus de 7 crocodiles dont un « freshie », un crocodile d’eau douce moins agressive que le salty et surtout très timide.
La balade se termine par un superbe couchée de soleil. J’ai l’impression d’être en Afrique d’autant que c’est un paysage de savane par ici.
Nous allons camper vers le parc de Kakadu. Au camping nous sommes accueillis par des dizaines de walibis, petits kangourous, qui sautent partout. Notre tente est rudimentaire : 2 fins matelas et c’est tout ! La nuit est très bruyante car en plus des walibis il y a pleins d’autres animaux (non identifiés) qui font la fiesta. Max a très peur et ne me laisse pas m’endormir : nuit très très courte !
Mercredi 16 septembre
Levé à 6h, le départ est à 7h30, personne n’a vraiment bien dormi et le bus est calme… nous somnolons tous !
La journée est consacrée au parc de Kakadu. C’est un parc national qui appartient aux aborigènes, c’est eux qui décident tout ce qui s’y passe et aussi où les visiteurs ont le droit d’aller.
Comme à Lichfield, c’est un paysage de savane que nous traversons, beau et monotone à la fois. Nous nous arrêtons à Ubirr où nous découvrons des peintures aborigènes datant de près de 20 000 ans. Guy connaît très bien la culture aborigène et nous l’explique de façon passionnante, Max boit ses paroles ! Pour ce peuple, dessiner sur la roche est sacré et avant d’avoir le droit de peindre, un jeune devra regarder pendant des années ses aînés dessiner. Chaque dessin raconte une histoire avec une morale à la fin. Par exemple, ce dessin raconte l’histoire d’un pêcheur qui après une pêche fructueuse met à cuire ses poissons et part se promener. Quand il revient ses poissons ont disparus ! Il se met à leur recherche et arrive jusqu’à une grotte où il les voit en train de manger son poisson. Il attend la nuit et quand ils dorment il prend un rocher et bouche l’entrée de la grotte et leur dit : mon poisson sera le dernier que vous mangerez ! Moral : voler c’est mal. D’autant que dans la culture aborigène si ces gens avait demander du poisson, le pêcheur leur en aurait donné, un aborigène ne dit jamais non, par contre le demandeur lui devient redevable et devra lui donner quelque chose en retour un jour sans qu’il ait même à demander (hum pas sûre d’être très claire !).
Les traits de chaque peinture du site ont été repassés de générations en générations par les membres du clan et l’histoire est ainsi passée du père à son fils.
Sur le site il y a de nombreux dessins, la raison pour laquelle nous avons le droit de les voir, c’est que le clan qui les a dessiné a été décimé dans les années 20 par la grippe espagnole. Depuis, plus personne ne repasse les traits de ces peintures et dans quelques années elles auront disparu. Si des membres de ce clan étaient encore en vie, nous n’aurions pas le droit de voir ces peintures.
Nous suivons ensuite un chemin qui nous mène jusqu’en haut monticule rocheux. Le point de vue est magnifique !
En face de nous la plaine inondable de Nardab. Durant le « Wet » la saison des pluies, elle est recouverte d’eau. Dans les territoires du Nord, il n’y a que de saison, le « wet » qui dure 4-5 mois de novembre à Mars et le « dry » la saison sèche qui dure 7 mois et durant lesquels il ne pleut pas. Nous sommes à la fin de la saison sèche et il fait de plus en plus chaud. La plupart des cascades et des rivières sont à sec ou se limitent à un filet d’eau.
L’après midi nous allons voir un autre site, Maguk, où il y a encore de très belles peintures. Guy nous explique que les femmes connaissait déjà la contraception et utilisaient des plantes riches en testostérone afin d’éviter de donner naissance à un enfant pendant le « wet », car c’est peuple de chasseurs-cueilleurs et pendant la saison des pluies il est difficile de chasser, le clan ne mange pas à sa faim et la mortalité infantile est encore plus élevé.
Les hommes ne sont pas au courant de ces procédés car ce sont des affaires de femme : chaque sexe à ses propres secrets. Seul un sorcier connaît les secrets des hommes et des femmes et les transmets de sorcier à sorcier.
Nous terminons l’après-midi par le coucher de soleil près d’un billabong infesté de crocodiles, Max ne me quitte pas d’une semelle.
Retour au campement où nous avons déjà déjeuné ce midi, Liam nous a préparé un bon dîner et où nous goûtons pour la première fois du kangourou. C’est délicieux et Max en reprend 4 fois ! Petit tour à la piscine dans la nuit (il fait encore plus de 35°C) et nous allons nous coucher.
Le campement est plus « luxueux » et dans nos tentes nous avons de vrais matelas : Max s’endort en quelques minutes et moi aussi.
Jeudi 17 septembre
Levé à 5h30 et départ à 6h45, nous avons une longue route devant nous et Guy veut que nous soyons les premiers sur le site. Après une cinquantaine de kilomètres de piste, nous passons en mode 4×4, il y a des ornières partout et nous traversons plusieurs rivières dont une qui n’est pas asséchée. J’aperçois un dingo.
Guy gare le bus et nous poursuivons à pied pendant une dizaine de minutes, nous arrivons au bac où nous prenons un bateau qui nous dépose quelques centaines de mètres plus loin. Nous devons escalader pas mal de rocher avant d’arriver (enfin !) au site de « Twin Falls ». La cascade est presque à sec, malgré cela du site se dégage une sérénité incroyable. Grâce à Guy nous y sommes seuls. Personne ne parle, nous sommes sous le charme.
Quand d’autres touristes arrivent, nous repartons. Plus de visite pour aujourd’hui, nous retournons à Darwin et la route est très longue. Nous devons reprendre la piste pleine d’ornière et ensuite 250km de piste avant de rejoindre la route de Darwin.
En partant de Twin Falls à 10h30, nous arrivons à Darwin à 17h30. Juste une pause déjeuner et une autre 2h plus tard dans un vrai café de l »outback ».
Guy nous dépose à l’hôtel où je laisse nos valises avant de repartir vers Mindil Beach, où le jeudi et dimanche soir il y a un très sympathique marché de nuit. Nous avons même la chance de voir un très joli coucher de soleil !
Bisous, Tu nous manque! Merci pour tes récits de Crocodile Dundee 🙂
Anne-Barbara
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