Vendredi 23 octobre (suite)
Il y a 2h30 de vol entre Sydney et Christchurch. La Nouvelle Zélande est composée de deux îles, l’île du Nord et l’île du Sud. Christchurch se trouve au sud-est de l’île.
A l’aéroport les formalités sont très rapides malgré que mes valises soient fouillées de A à Z à la recherche de … nourriture ! La NZ veut préserver son pays de tout risque sanitaire, comme par exemple des légumes contaminés par des insectes.
Il est très tard, presque 23h mais les stands qui vendent des cartes sim sont encore ouverts. Je peux donc prendre un numéro NZ et un pack internet. Cela me permet d’appeler Mark, notre hôte airbnb qui arrive 10 minutes plus tard.
Sa maison est simple. Il loue 5 chambres et nous partageons tous une seule salle de bain un peu vieillotte. Mais se qui me dérange vraiment c’est qu’il fait très froid dans la chambre ! Heureusement le lit à un surmatelas chauffant : ouf ! Dur de passer des 28 degrés de l’Australie aux 2-3 degrés la nuit ici.
Samedi 24 octobre
Sortir du lit est difficile, il fait vraiment très froid. Je prends rapidement nos habits qui sont gelés et je les mets avec nous sous la couette pour les réchauffer ! Puis nous nous habillons sous la couette, ce n’est que tout habillés que nous sortons enfin de sous les couvertures.
Après le petit déj, nous prenons le bus pour aller en ville. Christchurch a subit en 2010 et 2011 deux très importants tremblements de terre. Presque toute la ville a été détruite. Mark nous a raconté que lors du deuxième tremblement de terre il était dans son salon et que d’un coup le mur de sa maison et le toit se sont écroulés, il a juste eu le temps de se protéger en allant dans l’embrasure de la porte.
Dans le centre ville relativement peu de bâtiments ont été reconstruits. La rue commerçante est principalement composée de boutiques qui se trouvent dans des containers. N’empêche, il y a un vrai charme dans cette ville, sans doute aidé par le beau soleil, la relative chaleur et le « street art » un peu partout.
Nous visitons le musée dédié aux deux tremblements de terre, malheureusement principalement composé de témoignages verbaux que Max a du mal à comprendre.
Puis nous allons vers la cathédrale qui n’est toujours pas reconstruite. Il y a des joueurs d’échec sur la place, Max est fasciné.
Plus loin nous suivons la rivière qui nous mène au jardin botanique. Il est en pleine floraison : nous sommes au début du printemps. Nous finissons la journée au musée de la ville, très éclectique mais très intéressant.
Demain nous devons récupérer le van, je me demande comment nous allons passer nos 30 jours dedans sans chauffage… Je ne sais pas non plus très bien où aller. En fait c’est la météo qui va guider mes pas : il semble faire beau au mont Cook demain, et bien c’est là que nous iront !
Dimanche 25 octobre
Mark nous dépose au dépôt Apollo à 8h45. Il n’y a personne devant nous et 3 employées devant leur bureau, aucune ne vient vers nous. Hum… Finalement, une d’entre elle me demande mon nom et revient quelques minutes plus tard avec une clé : « La personne qui s’occupe des contrats est occupée, je vais vous montrer le van et vous expliquer comment il fonctionne ». Moi : « Bah, ça va être rapide, j’ai pris le même qu’en Australie ! ». Sauf que ce n’est pas rapide du tout car ce n’est pas du tout le même !! C’est le modèle au dessus, avec toilette et douche et qui est immense ! « Heu…, je pense qu’il y a une erreur, j’ai pris un petit van, pas un mastodonte… ».
La fille part voir sa supérieur, je les voir regarder ensemble le contrat. « Le van que vous aviez réservé est en réparation, nous vous donnons celui la au prix du petit van, c’est à prendre ou à laisser, sans aucun remboursement bien entendu ».
Donc je n’ai pas le choix. Je stresse à mort car je ne me vois pas du tout conduire cette énormité. Max, lui, me conseille de laisser tomber, de prendre nos valises et de partir à pied… Je choisis le van.
Après avoir signé des montagnes de papiers (quoi qu’il arrive au van c’est à moi de payer arghhh), je peux finalement me mettre au volant et démarrer. Rien à voir avec mon petit van, je dois tout réapprendre. Mais avant même d’être sortie du dépôt, je me rends compte qu’il y a bien une caméra à l’arrière du van mais qu’il n’y a pas d’écran à l’avant. Retour à la case départ. Le mécanicien, fait « ah oui, c’est vrai, je vais voir ce que je peux faire… il rajoute qu’en NZ, ce n’est pas obligatoire ». Peut-être mais sans cette option je n’ai aucune chance de ramener le van en entier ! Finalement, il trouve un vieil écran et l’installe. Ca fera l’affaire.
Max n’est pas du tout rassuré quand j’arrive sur la route. Moi non plus. Premier arrêt, le supermarché car nous n’avons aucune provision. Et premier problème, le parking est quasi plein et il n’y a aucune place suffisamment grande pour le van, ses fesses dépassent de plus de 2 mètres sur la route! Je ne peux rien y faire, je l’abandonne ainsi et je vais prévenir la réception du magasin. Ils sont sympas et me disent qu’ils m’appelleront si mon van gêne.
Les courses finalement rangées, nous repartons. Direction le mont Cook vu que c’est la qu’il fait beau. Sauf que sur la route le temps est pluvieux et l’horizon
bouché. 200 km plus tard nous sommes proches de la région des lacs et il pleut toujours. D’un seul coup, après un virage c’est le grand beau temps, plus un seul nuage. C’est juste incroyable.
Nous nous arrêtons au bord du lac Tekapo. La vue est à couper le souffle. Je n’ai pas envie de repartir. Et je n’ai pas besoin de repartir ! Eh eh, c’est que notre mastodonte est « self contained » ce qui veut dire qu’il a tout à bord et que nous avons le droit en NZ de camper plus ou moins n’importe où !
Nous passons la fin de l’après midi à faire des ricochés sur le lac. Max devient vite un pro et un addict !
Dès que le soleil se couche, il fait très froid : vite sous les couettes !
Lundi 26 octobre
C’est gelés mais heureux que nous nous réveillons. Nous avons plutôt bien dormi malgré le froid, sans doute grâce à nos deux couettes l’une sur l’autre, nos grosses chaussettes en laine aux pieds et notre bonnet sur la tête !
Il fait un soleil merveilleux dehors. Les montagnes étincelles, en particulier le mont Cook brille de mille feux du haut de ses 3754 mètres, c’est la plus haute montagne de NZ.
Par contre il fait vraiment trop froid pour préparer le petit déjeuner. Nous mettons déjà plus d’une heure à sortir de sous les couettes et à nous habiller. Je mets vite le moteur en route et c’est parti. Nous avons encore une heure et demi de route pour arriver au pied du mont Cook.
Les paysages que nous traversons sont juste incroyables, exactement comme ma collègue Livia et ma maman me les avaient décrits.
Nous longeons pendant près de 30 km le lac Pukaki et ses eaux turquoise. Puis nous montons vers le village. Il n’est pas très grand, c’est le camp de base pour monter au sommet. Il y a d’ailleurs un musée dédié à un très grand alpiniste néo-zélandais: Sir Edmund Hillary qui fût le premier à atteindre le sommet de l’Everest. Comme Max adore aller au musée je prends des tickets, sauf que le musée en lui-même est minuscule et ce que l’on paye vraiment c’est les films qu’ils passent. Nous en voyons d’abord un en 3D sur le mont Cook. Les images sont très belles et j’apprends que selon la légende Maori, les fils du dieu Rakinui exploraient l’océan lorsque leur canoë heurta un récif. Alors que l’embarcation sombrait, les 3 frères réfugiés sur la partie encore émergée furent pétrifiés par un vent glacial. Le canoë se changea en pierre pour devenir l’île du sud de la NZ, les passagers eux, formèrent la chaîne de montagne et Aoraki le frère aîné devint le sommet le plus élevé du pays. Qui d’ailleurs s’appelle aujourd’hui Aoraki/Cook. 5 minutes après la fin du film, il y en a un autre, celui là est sur un écran sphérique et nous apprend plein de chose sur l’univers et les trous noirs : passionnant ! Et comme pas deux sans trois, le dernier est sur la lune mais là je décroche totalement, Max adore, je me concentre donc sur candy crush…
Bon, il y a des films toute la journée, et Max y resterait bien, sauf qu’il fait beau dehors. Nous partons donc faire une petite randonnée, la « Hooker Valley track », qui nous mène vers le lac glaciaire en passant par un pont (très) suspendu. Le lac Hook est juste splendide (oui je commence à être à court de synonyme, mais c’est la faute à la NZ !!). Et même si mes photos sont extraordinairement belles (!!!), le paysage est encore plus beau.
La balade se termine par un monument érigé en mémoire de tous ceux qui sont morts en essayant d’atteindre le sommet du mont Cook, plus de 200 en 80 ans.
En fin d’après midi les nuages commencent à s’accumuler, le temps change, direction le camping. J’ai négocié avec Max une nuit de camping contre une nuit dans la nature.
Le camping est juste à quelques minutes du village, c’est aussi la base pour les excursions en hélicoptère. J’ai à peine payé pour notre site que l’on me propose un tour de 35 minutes en hélicoptère ! En fait il leur manque deux personnes pour avoir un hélico complet, on me propose donc les places presque à moitié prix. Je consulte Max, il ne sait pas hésite. L’hélico est déjà en marche. J’hésite. Je prends une pièce : si face on y va. FACE ! C’est parti, nous voilà une minute plus tard dans l’hélico.
Il y a beaucoup de vent et ça tangue fort. Comme nous sommes les plus légers avec Max, ils nous ont mis devant à côté du pilote. C’est super grisant. Max me sert la main, il est aux anges. Après une dizaine de minutes de vol nous atterrissons un peu en dessous d’un sommet, sur la neige. Max a l’impression d’être dans un rêve. Trop heureux de pouvoir toucher de la neige, il commence immédiatement une bataille de neige. Nous nous amusons comme des fous.
La demi heure passe très vite, je suis quand même soulagée de retrouver le sol !
Après cette journée plus que bien remplie, il est temps de se mettre aux devoirs : évaluation de français (oui, je suis sans pitié). Max est beaucoup moins content que moi d’atterrir…