Antarctique: Ushuaia et premier jour de mer

Mardi 1er décembre

Quelle belle façon de fêter nos 4 mois de voyage en partant pour l’Antarctique ! Ce voyage j’en rêve depuis des années. Lors de mon premier voyage autour du monde j’avais entendu le récit de voyageurs qui avaient eu la chance de s’y rendre, puis il y a 3 ans j’ai eu dans mon portfolio de projets de recherche, un projet sur les manchot royaux aux Kerguelen, j’ai même eu l’opportunité de le présenter à mes collègues. Alors quand cette idée de tour du monde m’est venue, j’ai décidé d’y aller. Cette croisière je l’ai donc réservée il y a plus de 18 mois ! Comme le départ me paraissait loin à l’époque… et aujourd’hui nous y sommes.

Enfin presque… Car sans téléphone portable, je n’ai plus de réveil et donc hier en fin d’après midi j’en ai acheté un. Sauf que je ne sais pas s’il va fonctionner et notre avion décolle à 7h05, pas question de le louper ! Avec en plus le décalage horaire dont je n’arrive pas à me remettre, je passe ma 4ème nuit blanche mais cette fois sans une seule minute de sommeil. Quand finalement le réveil sonne (!!!) à 4h15 je suis aussi excitée qu’exténuée.

DSC08946Le taxi vient nous chercher à 5h et 40 minutes plus tard nous sommes à l’aéroport. Mais là une très mauvaise surprise nous attend, pour l’enregistrement des bagages il y a une file gigantesque et pire encore complètement désorganisée. J’ai un moment de panique, notre avion est dans 1h20 et il n’y a a juste aucune chance que nous l’ayons, d’autant que je ne vois aucun membre du personnel de la compagnie et qu’au guichet de check-in ils ne sont que 3 à enregistrer les valises, la file ne fait donc que grossir.

Heureusement assez rapidement je repère des française et à tout hasard (et en croisant les doigts) je leur demande où ils vont : Ushuaïa… et en croisière avec le Ponent après ? Ils nous regardent Max et moi interloqués… Oui… c’est bien là qu’ils vont. J’ai l’impression qu’ils se demandent comment je peux bien le savoir ? Il faut dire que sur ces croisières il y a rarement des enfants et que la moyenne d’âge est plutôt (très) élevée. Pour moi en tout cas c’est le soulagement, je suis réunie avec le groupe et donc certaine de ne pas louper l’avion : OUF !

N’empêche que nous n’avançons juste pas, à 6h45, soit 1h15 après notre arrivée, nous n’avons avancé que d’un mètre et demi et nous sommes toujours hors de la file « officielle ». Heureusement d’autres guichets ouvrent et finalement nous arrivons à enregistrer nos bagages.

Puis nouvelle file pour la sécurité et enfin nous pouvons embarquer. Le vol dure un peu plus de 3h, je dors et Max regarde un dvd.

A l’arrivée c’est encore des files et bousculades pour récupérer les valises, nous étions plus de 300 à bord de l’avion et l’aéroport d’Ushuaïa  est plutôt petit.

En sortant, nous sommes divisé en groupe de langue et nous prenons des bus pour aller déjeuner à une vingtaine de kilomètres de la ville. A bord une guide nous parle de la ville et de la terre de Feu. Ushuaïa a 60 000 habitants, elle vit principalement du tourisme, de l’élevage, de la pêche, de l’exploitation des bois et du gaz. C’est la ville la plus au sud de l’argentine et elle est considérée par beaucoup comme la ville du bout du monde.

Il fait plutôt beau aujourd’hui, c’est une chance car notre guide qui habite ici depuis 30 ans nous dit qu’il y a moins de 30 jours de soleil par an. Dans une même journée il n’est pas rare d’avoir les 4 saisons, et quasi impossible de se baigner, la température de l’eau varie de 3 à 9 degrés et la température de l’air dépasse rarement 20 degrés en été. Bon, définitivement pas une ville où j’irais habiter.

En traversant la ville nous appercevons notre bateau, l’Austral…

DSC08973Nous déjeunons d’une spécialité locale, la parilla la viande (et dans notre cas l’agneau) est cuite en croix, doucement et longtemps sur des braises. Le résultat est délicieux. En dessert nous nous régalons d’une glace au « Calafate » qui est une sorte de cassis.

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Puis nous reprenons le bus pour aller dans le parc national de la terre de feu. Il se trouve près de la frontière avec le Chili et donne sur le détroit de Beagle.

A notre premier arrêt, il y a la poste la plus au sud de la terre de feu, c’est un minuscule bâtiment qui est pris d’assaut par mes co-croisiéristes (et encore des files). Max lui préfère sauter par dessus le petit ruisseau.

Je suis très contente de partir en croisière même si en même temps ça me fait très drôle d’être dans un groupe de touristes, d’autant que certain n’arrêtent pas de se plaindre.

Le deuxième arrêt nous donne une autre vue sur le canal de Beagle.

Et le troisième nous emmène au bout de la route 3, impossible d’aller plus loin.

Nous avons alors la chance avec Max (alors que les autres sont déjà dans le bus) de voir un magnifique condor.

Et enfin l’heure d’embarquer arrive !

Le capitaine nous accueille sur la passerelle, puis un steward nous emmène jusqu’à notre cabine. La cabine est luxueuse, Max saute de joie (et moi aussi), nous sommes tellement heureux d’être à bord. Mais pas le temps de nous reposer, nous devons essayer nos bottes (obligatoires pour descendre lors des escales), récupérer une parka (encore une file et pas de parka pour Max car il est trop petit) et bien entendu l’exercice d’abandon du navire. Max, lui, repère immédiatement la salle de jeu où se trouve (miracle) une wii !

Juste le temps de ranger nos affaires dans les armoires et nous allons dîner. La salle de restaurant est aussi luxueuse que le reste. Il y a des tables de 4 à 10 personnes. Comme nous ne connaissons personne nous nous dirigeons vers une table encore vide mais en passant, 2 passagères nous proposent de nous joindre à elle. Martine est une grande habituée des croisières, elle en est à sa 23ème dont 11 sur le Ponent. Elle connaît tout sur tout et nous donne pas mal de petits trucs dont la possibilité d’aller sur la passerelle avec les officiers au moment du départ. Le dîner est à la carte délicieux. Avec Max nous hallucinons complètement, tout est juste incroyable !

Quand nous finissons de dîner, il est 22h passé, le soleil c’est couché mais il fait encore clair. Nous montons à la passerelle où nous retrouvons une grande partie de l’équipage et une petite dizaine de passagers. Les amarres sont remontées à bord, l’ancre est levée et le commandant donne le signal du départ.

Nous avançons silencieusement dans le canal de Beagles, les lumières d’Ushuaia sont de plus en plus lointaines. Le moment est magique.

Mercredi 2 décembre

Aujourd’hui journée en mer pour rejoindre demain matin les îles Malouines (Falkland Island). Nous nous levons assez tard, juste à temps pour manger le petit déjeuner. La mer est calme et le ciel assez nuageux. Nous allons ensuite sur le pont où il y a une piscine. Max touche l’eau : elle est chaude ! Nous y rencontrons Isabelle et Jean-François qui viennent de Rennes. Ils sont extrêmement sympathiques et nous lions connaissance rapidement. Isabelle est aussi très motivée pour aller se baigner un de ces jours, Max est aux anges.

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A 11h, nous allons au théâtre pour un briefing obligatoire (feuille de présence à signer à l’entrée et à la sortie). Le commandant nous présente rapidement la croisière et José, le chef d’expédition nous explique les conditions de débarquement. En Géorgie du sud et en Antarctique, la réglementation IAATO nous impose un débarquement de 100 passagers maximum en même temps. Vu que nous sommes 233 sur le bateau nous devrons débarquer en 3 fois ce qui veut dire que nous ne resterons pas très longtemps à terre à chaque fois…

Max, lui, fait très rapidement connaissance avec les membres d’équipages et les passagers, c’est qu’il est le seul enfant à bord et est très content de ce statut d’exception. Il est en particulier très attaché à Pierre un des naturalistes à bord du bateau (qui ressemble beaucoup à Thierry Lhermitte !!).

En début d’après midi, d’ailleurs, Pierre donne une excellente conférence sur les manchots que Max suit très très attentivement. Pas facile ensuite de le motiver pour retourner travailler dans la cabine, d’autant qu’aujourd’hui c’est français.

En fin d’après midi il y a une autre conférence qui m’intéresse sur les îles Malouines mais vu qu’elle est en anglais je propose à Max de continuer à travailler seul pendant que j’y assiste. Il a trop peur de rester seul dans la cabine et je le laisse donc au bar où il devient tout de suite le chouchou des barmen !

Nous avons la chance (rare) de voir des globicéphales noirs (je n’en avais jamais entendu parlé) et déjà pas mal d’oiseaux.

N-0404N-0408N-0400N-0402 Ces belles photos sont l’oeuvre de la photographe du bateau, Lorraine.

En début de soirée nous retrouvons Isabelle et Jean François ainsi qu’un jeune couple Elodie et François au bar où nous prenons l’apéritif. Ici c’est open bar champagne compris !! Ah ma Yaya que tu me manques dans ces moments là…

Je suis vraiment heureuse de rencontrer des gens aussi sympathiques car sur un bateau, comme partout, il y a des gens beaucoup moins agréables dont un certain nombre de français très ronchons qui se plaignent de tout alors que je n’ai jamais été dans un endroit aussi luxueux et agréable où l’équipage est aux petits soins avec nous.

La mer est un peu houleuse ce soir et nous prenons chacun un « mer calme ».

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4 réflexions sur “Antarctique: Ushuaia et premier jour de mer

  1. Contente d’avoir à nouveau de tes nouvelles, tu m’as manquée! Agathe et Adele regardent tes photos avec moi et sont très jalouses de Max;-). Groooos bisous a tous les deux.

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