Antarctique: Malouines (suite et fin) – 2 jours en mer

3 décembre 2015 (suite)

A Grave Cove le zodiaque ramène Marie-Paule Deligneres à bord. C’est un française qui avec son mari et ses enfants a navigué plus de 20 ans dans les mers du sud avant de s’installer il y a 8 ans aux îles Falkland. La courte conférence qu’elle nous donne est passionnante, elle nous parle de la vie de l’île et de leur vie sur l’île où ils ont racheté une ferme et élèvent plus de 5000 moutons pour leur laine. Ils sont à plus de 7h de ferry de la capitale Stanley (2400 habitants) et vivent quasiment en autarcie. Une rivière leur donne de l’eau, une éolienne de l’électricité (nous sommes au niveau des « 50ème hurlantes » et le vent fait rarement défaut), ils cultivent un petit potager pour les légumes, ont quelques vaches et pêchent du poisson et des crabes. Ils ont aussi internet ce qui leur permet de communiquer avec leurs amis et aujourd’hui leurs enfants qui étudient en Nouvelle Zélande.

En fait nous débarquons aujourd’hui sur la propriété de Marie-Paule qui fait 13 000 hectare (environ la surface de Paris). Comme nous étions les premiers à débarquer ce matin, nous sommes les derniers cet après midi.

Sur la plage nous sommes accueillis par deux jeunes caracaras qui doivent surveiller une manchotière de manchots papou qui n’est pas très loin.

(photos 2 et 3 – Lorraine)

Avec Maxou nous allons de l’autre côté de la presque île où la majorité de la colonie se trouve. Nous avons beaucoup de chance car certains œufs viennent d’éclore et nous voyons de jeunes poussins.

(photos 2 et 6 – Lorraine)

Plus bas, au niveau de la plage nous voyons des dizaines de manchots qui retournent de la pêche le gosier plein de nourriture pour leur jeune progéniture. C’est très amusant de les voir « atterrir » sur la plage.

(photos 1 – Lorraine)

Avec nos deux couples amis, nous restons les derniers sur la plage. Le soleil est sorti de derrière les nuages et la vue est splendide. Je me pince pour arriver à croire que je suis bien là, tout me semble complètement irréel.

J’ai même la chance de pouvoir discuter avec Marie-Paule dont les enfants ont, comme Max cette année, suivie leur scolarité par le biais du CNED. Moi une vraie citadine, j’arrive quand même à comprendre que l’on puisse tomber amoureux de cet endroit si beau et si éloigné de tout.

Finalement après 3h à terre (au lieu de 2) nous remontons sur le bateau, c’est Max qui est le dernier passager à embarquer !

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Il est déjà 18h et j’ai juste le temps de me préparer pour le cocktail et le dîner de gala du commandant. Obligation sur ce type de navire dont je me serais bien passée. Heureusement nous avons réservé une table avec mes amis et Aude une adorable jeune femme qui travaille habituellement pour la compagnie du Ponent mais qui est sur cette croisière en vacances. C’est elle qui m’avait rassurée à l’aéroport de Buenos Aires et j’ai beaucoup de plaisir à discuter avec elle depuis le début de ce voyage.

Après le dîner il y a un petit spectacle que Max apprécie bien (et moi moins) suivie d’une soirée dansante où à ma grande surprise Max se lache totalement : il n’arrête pas de danser ! Il me dit même: « danser me rend heureux ».

Nous allons finalement nous coucher vers minuit.

Vendredi 4 décembre

Nous avons maintenant un peu plus de 2 journées en mer avant de rejoindre la Géorgie du Sud. Malheureusement cela ne veut pas dire grasse matinée pour nous ! A 9h15 nous avons un récapitulatif sur les Malouines. Les naturalistes reviennent sur tous les animaux que nous avons vu la veille.

La journée se passe tranquillement, école pour Max, écriture de mon journal de bord, parties de Wii et de ping-pong. Je vois de moins en moins Max qui vit sa vie, heureux, sur le navire.

Le soir nous dînons avec Elodie et François avec qui je partage la passion des voyages. Ils n’ont pas encore la trentaine et sont déjà allés en Arctique et maintenant en Antarctique, ils ont aussi énormément voyagé en Europe et en particulier dans le nord de l’Europe. C’est un plaisir de discuter avec eux !

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Samedi 5 décembre

Deuxième journée en mer, et encore une conférence à 9h du matin, il m’est encore plus difficile de me réveiller car nous avons en plus perdu une heure ! Cette croisière ce n’est définitivement pas des vacances.

Un des naturalistes, Damien, nous parle de l’histoire de la Géorgie du Sud. Malheureusement c’est un anglophone qui ne parle pas bien français et en plus sa présentation n’est pas bien structurée et donc très difficile à suivre. Max n’en peut plus et moi j’ai les yeux qui se ferment (souvent).

En milieu de matinée nous avons la chance de pouvoir faire la visite de la passerelle avec le capitaine. Max est très intéressé et nous apercevons même une baleine.

Ensuite leçon de français pour Max.

Puis séance d’aspirateur obligatoire afin d’éviter tout risque de contamination en Géorgie du Sud. Max est très content de cette activité et c’est avec plaisir qu’il aspire poches et velcros de nos vestes, pantalons, sac à dos etc.

DSC09409

Après le déjeuner, comme il fait beau Max veut aller tester la piscine mais bien entendu pas tout seul… Nous partons donc à la recherche de nos chers compagnons de bord Isabelle, Elodie, Jean François et François qui répondent « OUI » à la proposition de Max. 10 minutes plus tard nous sommes tous au 6ème pont, tous en maillot de bain sauf moi. Aïe, Isabelle me renvoie immédiatement dans ma cabine : il fait tellement bon que j’y cours me changer. En passant je demande à Lorraine, la photographe du bateau de venir nous prendre en photo.

L’air est frais mais la piscine est chauffée à 28°C, autant dire que c’est un pur plaisir, d’autant que François nous a commandé des coupes de champagne.

Mais pas le temps de nous prélasser au soleil, à 15h30 nous avons une conférence (passionnante) sur un explorateur polaire, Ernest Shackleton donnée par Cécile une des guides naturaliste. Elle nous raconte en particulier l’Expédition Endurance aussi appelée « Imperial Tran-Antarctic Expedition » (1914-1917) qui est la quatrième expédition britannique en Antarctique au XXème siècle. Elle visait à traverser ce continent de part en part mais fut un échec. Elle est devenue célèbre suite à l’odyssée qu’ont vécue les membres de l’expédition et leur chef Ernest Shackleton. Ils réussirent, malgré la perte de leur bateau, à survivre à l’extrême rigueur de l’Antarctique et à revenir de leur périple par leurs propres moyens. Les 28 naufragés de l’Endurance ont survécu pendant 22 mois à des milliers de milles de la terre habitée la plus proche avec des provisions en quantité limitée et en subissant des températures allant jusqu’à -45°C. Leur traversée désespérée mais salvatrice vers l’île de Géorgie du Sud pour rejoindre une station baleinière constitue l’un des points d’orgue de leur exploit.

Avant de partir en croisière j’ai lu le livre écrit à son retour par Shackleton (Sud) et je vous le recommande car il raconte en détail cette incroyable expédition et montre le chemin parcouru depuis, car presque jour pour jour un siècle plus tard, je suis sur un bateau de croisière de luxe (avec piscine extérieure chauffée et champagne !) en chemin pour l’Antarctique que je devrais atteindre dans quelques jours…

Et nous apercevons notre premier iceberg! Un grand iceberg tabulaire.

(photos – Lorraine)

N’empêche (je sais je suis à plaindre) que le programme est chargé, à 17h Max va suivre un cours de danse (latino) puis à 18h30 nous avons un briefing sur les sorties prévues demain en Géorgie et ensuite apéro avant d’aller dîner avec Aude et deux (maintenant) copains naturalistes, Pierre le breton alsacien (!!!) et Rodrigo le mexicain francophone. Nous passons d’ailleurs une soirée très joyeuse avec eux.

Conclusion, les journées en mer sont tout sauf ennuyeuses !

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