Vendredi 21 août
Matinée studieuse car nous partons 3 jours dans un camp d’aventure durable…
En fait le Green Camp fait parti de la Green School qui est une école qui donne à ses étudiants une éducation, naturelle, holistique et centrée sur l’enfant. Les résultats aux examens ne sont pas une priorité c’est l’épanouissement de l’enfant qui importe. Ouhaa moi j’aime, et c’est pour cela que j’ai décidé d’y passer quelques jours avec Max !
Bon, pas facile à trouver, même avec google map et un chauffeur de taxi… Google map nous emmène droit dans un cul de sac. Le chauffeur demande plusieurs fois son chemin, j’appelle l’école et après avoir tourné une bonne vingtaine de minutes nous trouvons enfin : ouf ! Max était livide et j’ai bien cru qu’il allait vomir dans la voiture…
Donc, l’école se trouve au milieu de nulle part, dans la nature. Nous sommes très gentiment accueillis par le staff qui nous emmène à notre yourte tout en bambou. Et quand je dis tout, c’est la hutte, les lits, le bureau et … même les toilettes que nous partageons avec une autre yourte (pour les toilettes j’y reviendrai ultérieurement).
Juste le temps de nous installer, c’est l’heure de l’introduction et de rencontrer les autres participants.
Nous sommes au total 35, soit une petite dizaine de famille avec des enfants de 3 à 16 ans. Il y a des australiens, malaisiens, singapouriens, italiens, américains, portugais et hongrois. Nous sommes les seuls représentants franco-suédois.
Après une courte introduction nous déjeunons et faisons connaissance. Les participants sont tous très sympas et ouverts. Certains sont venus de leur pays exprès pour le camp alors que d’autres (dont Max et moi) sont là un peu par hasard.
Le programme pour ces 3 jours est très chargé et commence juste après le repas par la fabrication des offrandes. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises les balinais sont hyper religieux et font des offrandes plusieurs fois par jour. Ces offrandes s’appellent « canang » ce qui veut dire « beautiful purpose » (j’arrive pas à le traduire en français, genre « belle intention »…). Tout est fait de façon naturelle, feuille de bananier, tiges de bambou et fleurs et herbes pour décorer. Les fleurs ne sont pas mises au hasard : noir ou violet au nord, blanc à l’est, rouge au sud et jaune à l’ouest.
Mais pour aller au temple il faut aussi s’habiller, il est interdit de rentrer sans un sarong pour les hommes et les femmes. Max y va avec Ris et Hayden, deux copains singapouriens qu’il vient se faire.
A peine terminé nous partons pour la visite de l’école ! Je suis sous le charme… Tout est beau, harmonieux et surtout durable. Tous les bâtiments et les meubles sont en bambou qui est un matériel solide et durable.
Il faut au maximum 5 ans pour avoir une grande tige de bambou alors qu’il faut 35 ans pour un tronc de cocotier. De plus le bambou pousse comme de la mauvaise herbe, on le coupe et il repousse immédiatement.
L’école produit également toute son électricité grâce à des panneaux solaires et dernièrement une petite centrale hydraulique. Tout est recyclé, et les enfants y participent activement, production du compost, plantations des légumes etc.
Les classes sont toutes différentes, belles et ouvertes, afin de stimuler l’imagination des écoliers. Il n’y a quasiment pas de mur.
En ce qui concerne les cours, dès le collège les cours ne sont plus par matière mais par projet. Par exemple les enfants décident en début d’année qu’ils veulent étudier l’architecture de bambou. Ils vont donc construire une structure et pour cela devoir faire de la physique, des mathématiques, de la biologie etc. mais tout cela centré sur leur projet.
Pleine conscience et Mepantigan (mixe entre art martial et danse balinaise qui se déroule dans la boue…) font partie du cursus au même titre que les maths !
C’est l’école de mes rêves, Max lui est plus ou moins indifférent, il aime surtout les cours de récréations.
Bon tout cela à un prix : 10 000$/an.
Une petite glace à la cantine de l’école (délicieuse !) et on repart pour l’activité suivante : escalade d’un cocotier.
Bon moi je n’ai pas le courage de le faire mais Max monte comme un petit singe et même plusieurs fois : il adore !
Alors maintenant c’est soit disant temps libre, en fait 15 minutes pour se doucher (eau froide uniquement !) avant d’aller dîner.
Après dîner, cela continue par des jeux et marshmallows autour du feu…
A 21h, nous rentrons finalement dans notre yourte… morts… et ce n’est que le premier jour !
Samedi 22 août
Levé à 7h, le petit déjeuner est à 7h30. C’est un camp de travail ici !
Première activité à 8h30, nous partons pour une balade de 2h30 dans la nature et les rizières. Mais une simple balade serait trop simple. Il faut y rajouter un challenge : chaque famille reçoit un œuf (cru) qu’elle doit protéger avec tout ce qui se trouve par terre. Puis Wayan lance chaque colis du haut d’un arbre. Le notre est dans une tige de bambou pourri… qui ne le protège pas très bien : œuf brouillé à l’atterrissage !
Et on repart, pour s’arrêter quelques centaines de mètres plus tard près d’un monument qui commémore l’indépendance. Notre instructeur en profite pour nous expliquer les noms et prénoms balinais. En fait il n’y a pas de noms de famille, c’est les parents qui choisissent librement le nom, par contre le prénom répond à des règles strictes :
Wayan, Putu ou Gede pour le premier né masculin
Wayan, Putu ou Iluh pour la première fille née
Made ou kadek pour le second né (garçon)
Made Kadek ou Nengah pour la seconde fille
Nyoman ou komag pour le ou la troisième
Ketut pour le ou la quatrième
Et à partir du 5ème ? et bien on revient au départ.
Pour différencier les filles des garçons, il y a NI (fille) ou I (garçon) devant le prénom.
Et on repart ! Passage d’un pont assez périlleux mais c’est rien comparé au passage dans les rizières, nous n’arrêtons pas de glisser dans la boue. Max en a jusque sur le bout du nez.
Nous rentrons pour le déjeuner mais pas le temps pour une sieste, il faut partir à notre cours de yoga du rire. Bon, je ne peux pas trop vous en parler car j’ai passé la majorité du cours à dormir… (fallait pas me donner des coussins à la place du tapis de yoga !).
On range les coussins et début du cours de Mepatigan. J’ne ai parlé précédemment, c’est un mélange d’arts martiaux et de danse balinaise. C’est génial pour libérer son énergie car en plus des mouvements, on crie beaucoup et top, du top, ça se pratique dans des bains de boue. Donc après un entrainement en salle, nous partons pour la mare.
Bons fous rire !!
Mais l’après midi n’est pas terminée, petite collation et nous partons pour le cours de teinture naturelle. Bon, moi j’en peux juste plus. J’ai besoin de ne rien faire pendant plus de 5 minutes d’affiler. Donc je sèche et Max me suis : que c’est bon de ne rien faire !
Max revient juste à temps pour colorier son sac
Après le dîner (pizzas que nous devons fabriquer nous-même), nous nous préparons pour le « night safari ».
Cela consiste en une balade autour du camp, bon ça paraît pas très excitant présenté comme cela, mais dès que Made nous montre l’énorme araignée qui se trouve au dessus de l’évier (où tous les jours je me suis lavée les mains sans la voir), je me rend compte que nous sommes vraiment dans la nature. Et ce n’est que le début, 5 mètres plus loin, nous passons en dessous d’un arbre et nos lampes découvrent un serpent (inoffensif) lové tranquillement au dessus de nos têtes. Nous trouvons pleins de grenouilles, un caméléon vert qui mort de peur devient marron sous nos yeux.
Nous descendons près de la rivière (la ou nous nous sommes baigné cet après midi après le bain de boue) et suivons le chemin quand tout à coup notre guide nous dit de nous arrêter et de ne pas bouger… Il vient de voir un serpent mortel, une vipère arboricole, caché dans un buisson à 20cm de la ou Max et moi venons de passer.
Il nous explique que si l’on ne reçoit pas le contre poison dans l’heure on est mort. La fin de la balade se passe à regarder chaque buisson et le moindre bruissement me fait sursauter. Made nous présente ensuite ces serpents, de petits boas de 1 et 2 ans.
Je ne suis pas très rassurée quand je vais me coucher, et Max décide de mettre son matelas au pied de mon lit.
Finalement je m’endors… Pour me réveiller en sursaut quelques heures plus tard. Il y une lumière qui bouge juste à l’extérieur de notre yourte. C’est étrange car nous sommes la dernière cabane et normalement personne ne passe par la. J’ai le cœur qui bat la chamade. Et quand d’un coup la porte s’ouvre et que je suis éblouie par la lumière, je hurle « Hello » en sautant de mon lit. Et l’intrus sursaute et crie de peur à son tour ! Je découvre alors Max, mort de trouille et qui me demande pourquoi j’ai hurlé « Hello » ? En fait je n’ai pas imaginé une minute que Max aurait le courage d’aller faire pipi dehors tout seul ! Je suis vraiment fière de lui (et pas beaucoup de moi !).
Dimanche 23 août
Dernier jour… Avec Max nous nous faisons la réflexion que nous ne pourrions pas tenir un jour de plus. Passage aux toilettes, ben oui, il faut bien que je vous présente les toilettes qui s’appellent ici « pee palace » et « poo palace » et qui se trouvent l’un à coté de l’autre.
Dans le « pee palace », il faut uniquement faire pipi et jeter son papier dans une poubelle, il n’y a pas d’utilisation d’eau. Pour le « poo palace » c’est à peu près la même chose sauf qu’il faut recouvrir son « poo » de copeaux de bois… Autant vous dire que l’on repère les toilettes de loin…
Petit déjeuner et c’est parti pour le « egg tower challenge ». Chaque famille reçoit, 6 longues tiges de bambou (env. 2m), 3 petites, 4 gouttières en troc de bananier et des lanières de caoutchouc recyclé. Avec cela nous devons construire une structure la plus haute possible. Le but c’est de faire tomber un œuf du haut de la tour et qu’il arrive en bas et touche le sol sans se casser. Bien sur tout cela en plein soleil. Bon, une famille de 2 dont un des membres fait moins de 1m40 est vraiment désavantagée par rapport aux autres et notre tour n’arrêtent pas de se casser la figure. Bon, à la fin du temps imparti nous avons la tour la plus haute, avec une pente assez forte, j’ai tout de même essayé de créer des ralentisseurs à intervalles régulier (ah ah mon côté ingénieur) mais hyper instable. Je croise les doigts.
Nous sommes une des dernières familles à tester notre création, 3 sur 6 ont réussi à ne pas casser leur œuf. Je pose l’œuf à près de 2m de haut et j’attends. A ma plus grand surprise (et à celle de tous les autres !), il arrive en bas sans se casser, mais malheureusement il s’arrête à 1 millimètre de la terre et nous sommes donc disqualifiés. Pas grave, Max et moi sommes super fiers de nous !
Déjeuner Balinais typique, pas évident de manger avec les doigts, j’en mets partout (et peu dans ma bouche)
Après le déjeuner nous avons un cours sur le compost et des travaux pratiques. Les enfants sont encore assez motivés malgré qu’il faille ramasser de la bouse de vache pour faire ce compost. Puis petite séance de jardinage.
Max n’a pas assez bu ce matin, et il ne se sent pas bien. Il ne sait plus s’il rêve ou s’il est éveillé… Je le force à boire presque 1 litre d’eau.
Enfin (!!!), pour nous récompenser la dernière activité est la fabrication de chocolat. Que nous dégustons avec de la glace et des marshmallow, heureusement car il n’est vraiment pas très bon !
C’est l’heure des au revoir, c’est avec une certaine tristesse que nous quittons le groupe qui était très sympa par contre nous sommes content de ne rien avoir à faire les 2 prochains jours !
Nous retournons dans notre hôtel à Sanur : vive la douche chaude !
merci pour ce travail rédactionnel enrichie de photos.
bises
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